Qu’est-ce que le Six Sigma ? La définition et le calcul.

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Lean Six Sigma France - Ldm cc

27 mars 2016

Qu'est-ce que le lean six sigma (Objectifs, résultats, compétences)

Qu’est-ce que le Six Sigma? Voici la définition

L’expression Six Sigma circule dans le monde des affaires depuis plusieurs décennies et cette démarche est appliquée dans des domaines de plus en plus divers et variés. Cependant, le Six Sigma reste encore aujourd’hui un concept plutôt mystérieux et même élusif pour bon nombre d’entre nous. Aux premiers abords, ce nom un peu énigmatique fait plus penser à une secte ou à une confrérie universitaire qu’à une démarche adoptée par de nombreuses entreprises aux quatre coins du monde. En réalité, le Six Sigma est un concept qui peut être résumé ainsi : un ensemble de techniques visant à améliorer les processus de production d’une entreprise en vue d’atteindre un certain niveau de qualité. Le Six Sigma se rapporte donc souvent aux processus de production d’une entreprise. Dans ce chapitre, nous allons notamment revenir sur l’origine du Six Sigma, sa signification, ses avantages, les acteurs indispensables pour le mettre en œuvre et enfin la principale méthodologie employée.

1 – Motorola, le berceau du Six Sigma

Le Six Sigma remonte à la fin des années 80 lorsque Bill Smith, ingénieur, a développé ce concept statistique lorsqu’il travaillait pour la célèbre entreprise américaine de télécommunications Motorola. On le considère donc aujourd’hui comme le fondateur ou le père du Six Sigma, même si cette démarche a eu l’occasion d’évoluer par rapport à sa forme originelle. Depuis une trentaine d’années, d’innombrables entreprises s’intéressent aux « success stories » qui circulent à propos des résultats souvent impressionnants du Six Sigma, espérant elles aussi atteindre de tels résultats. De célèbres entreprises affirment être parvenues à atteindre ces objectifs difficilement atteignables et nous allons donc nous pencher d’un peu plus près sur la nature de ces objectifs. exemple?

2 – Objectifs et avantages d’une méthode qui permet réduire la variabilité de qualité

Six-Sigma-Définition- Méthode pour réduire la variance de qualité

Dans le domaine des statistiques, la lettre sigma est le symbole utilisé afin de définir l’écart type. Il s’agit donc d’un outil qui permet de déterminer dans quelle mesure les données obtenues se rapprochent d’une certaine moyenne. Lorsqu’une entreprise souhaite analyser le taux de produits « viables » par rapport à des produits « non-viables », elle peut se servir de cet outil en fonction de ses propres critères de tolérance grâce à un nombre prédéterminé de sigmas (1, 2, 3… ou 6), créant ainsi une échelle de tolérance permettant de confirmer si un services, une pièce ou un produit convient bien aux critères préétablis. Le Six Sigma vise donc à homogénéiser les processus afin que l’écart de qualité entre les services ou les produits soit le plus petit possible, offrant ainsi une qualité constante aux clients et donc la satisfaction de celui-ci. Le niveau 6 Sigma est loin d’être un objectif évident à atteindre. En effet, pour qu’une entreprise atteigne les objectifs du 6 Sigma, il ne faut pas plus de 3,4 défauts pour 1 million de services ou d’articles produits, soit l’équivalent d’un taux de succès supérieur à 99,99 % ! Pour certaines entreprises, il s’agit donc d’un chiffre difficilement envisageable, cependant le 6 Sigma leur permet tout de même de viser de meilleurs résultats et une meilleure efficacité au niveau de leurs processus.

Les différentes formules utilisées pour calculer la capabilité, le % défectueux, DPMO (défauts par million d’opportunités), le rendement et les niveaux de processus Sigma sont :

  • Capabilité : Cp = (tolérance supérieure – tolérance inférieure) / 6 x écart type
  • % défectueux : % défectueux = (nombre de défauts / nombre total d’articles produits) x 100
  • DPMO : DPMO = (nombre total de défauts / nombre total d’opportunités de défauts) x 1 000 000
  • Rendement : Rendement = (nombre total d’articles produits – nombre de défauts) / nombre total d’articles produits
  • Niveaux de processus Sigma : Le tableau suivant montre les six niveaux de processus Sigma, avec le pourcentage correspondant de produits défectueux et le nombre de défauts par million d’opportunités.
Niveau Six Sigma % Défectueux Défauts par million Exemple
1 69% 691 462  
2 31% 308 538  
3 6,7% 66 807  
4 0,62% 6 210  
5 0,023% 233  
6 0,00034% 3,4  
7 0,0000019% 0,019

Identifier les processus à améliorer

Le Six Sigma consiste donc à utiliser des outils et des techniques afin d’assurer que les produits ou les services respectent bien les limites prévues à l’aide de l’écart type et que les processus de l’entreprise soient aussi efficaces que possible. Lorsqu’un processus ne respecte pas les critères du Six Sigma, cela signifie qu’il y a de la marge pour améliorer la situation. Pour atteindre les objectifs du Six Sigma, il est alors possible d’utiliser des outils que nous allons décrire plus bas afin de mettre le doigt sur des problèmes précis, de les analyser en détails et enfin de trouver des solutions viables et pertinentes.

Satisfaire les clients avec une qualité constante

Dans le commerce, tout le monde sait bien qu’il est plus profitable et facile de conserver ses clients plutôt que d’en trouver et d’en convaincre de nouveaux. C’est pourquoi offrir aux clients une qualité constante est absolument essentiel pour que l’entreprise soit en mesure de survivre dans un environnement toujours plus compétitif. Le Six Sigma permet donc d’assurer que la qualité fournie aux clients coïncident parfaitement avec leurs attentes, un aspect qui est parfois négligé (à tort) par de nombreuses entreprises.

3 – Les bénéfices du Six Sigma

Certes, la création d’une relation de confiance entre l’entreprise et ses clients est primordiale mais les avantages sont loin de se limiter à cet aspect. En effet, en améliorant les processus d’une entreprise, celle-ci devient plus efficace mais également plus efficiente, c’est-à-dire qu’elle atteint ses objectifs plus facilement et généralement en utilisant moins, qu’il s’agisse de temps, de ressources ou encore d’argent… Cela se traduit notamment par une réduction en termes de dépenses inutiles, de gaspillages (matières premières, équipement, énergie, dépenses diverses…), de délais… Tous ces aspects ont également un impact important sur la satisfaction et le travail des employés qui jouent tous un rôle important vers l’atteinte des objectifs du Six Sigma.

4 – Les entreprises qui font le grand saut

L’implémentation du Six Sigma peut parfois être coûteuse, mais très vite rentable. En effet, il s’agit bien d’un investissement et comme dans le cas de tout bon investissement, le retour peut être significatif. C’est pourquoi de plus en plus d’entreprises décident de faire le grand saut, convaincues de pouvoir atteindre les objectifs Six Sigma. Cependant, l’entreprise doit être prête à effectuer de profondes modifications, que ce soit en termes de production, de méthodologie et de culture.

5 – Qui sont les principaux acteurs de l’implémentation du Six Sigma ?

Le Six Sigma ne s’implémente pas tout seul au sein d’une entreprise car il s’agit d’un concept complexe qui nécessite beaucoup de réflexion et d’analyse, des transformations au sein des équipes et de l’organisation. Cette méthodologie a d’ailleurs la réputation d’être difficile à implanter et il est souvent nécessaire d’être patient avant de pouvoir constater des résultats concrets. C’est pourquoi les entreprises font généralement appel à des personnes expertes afin de mieux exploiter les bénéfices de la démarche Six Sigma. Le niveau d’expérience au sein de ces équipes spécialisées varie et les membres reçoivent ainsi un grade (Yellow, Green & Black Belt) afin de créer une hiérarchie. Ces experts sont classés en fonction de ceintures de couleur jaune, verte, noire… Et cela permet de mieux comprendre les rôles et les responsabilités de chacun.

6 – Le DMAIC, la principale méthodologie du Six Sigma 

Le Six Sigma est une méthode de gestion de la qualité qui vise à éliminer les défauts et à réduire la variabilité des processus. Cette approche repose sur une méthodologie rigoureuse, le DMAIC, qui se décompose en cinq étapes : Définir, Mesurer, Analyser, Améliorer et Contrôler.

  1. Définir : Cette étape consiste à définir le problème à résoudre et les objectifs à atteindre. Il est important de bien comprendre les attentes du client afin de déterminer les critères de qualité à respecter.

  2. Mesurer : Cette étape consiste à collecter des données sur le processus à améliorer. Il s’agit d’identifier les causes des problèmes et de mesurer l’impact des défauts sur la satisfaction client.

  3. Analyser : Cette étape consiste à analyser les données collectées afin d’identifier les causes profondes des problèmes et de déterminer les actions à mettre en place pour y remédier.

  4. Améliorer : Cette étape consiste à mettre en place les actions déterminées lors de l’étape précédente. Il est important de tester les solutions avant de les mettre en place définitivement.

  5. Contrôler : Cette étape consiste à surveiller les résultats obtenus après la mise en place des actions d’amélioration. Il est important de mettre en place un système de suivi et de contrôle pour s’assurer que les problèmes ne réapparaissent pas.

L’implémentation du Six Sigma peut avoir un impact significatif sur la satisfaction client. En effet, en améliorant la qualité des processus, les défauts sont réduits et les délais de livraison sont raccourcis, ce qui contribue à la satisfaction client. De plus, le Six Sigma permet d’identifier les attentes du client et de s’y conformer, ce qui renforce la satisfaction client.

Exemples concrets :

  • Une entreprise de fabrication de pièces automobiles a mis en place le Six Sigma pour réduire les défauts de production. Grâce à cette méthode, l’entreprise a réduit de 70% le nombre de défauts, ce qui a permis de réduire les coûts de production et d’améliorer la satisfaction client.
  • Une entreprise de services informatiques a mis en place le Six Sigma pour améliorer la qualité de ses services. Grâce à cette méthode, l’entreprise a amélioré le taux de résolution des problèmes de ses clients de 80%, ce qui a contribué à renforcer la satisfaction client et à fidéliser sa clientèle.

 7 – Une entreprise pérenne pour des clients satisfaits 

L’objectif ultime du Six Sigma est donc d’améliorer les processus d’une entreprise en vue de réduire les écarts par rapport à un niveau de qualité optimal et ainsi de permettre à l’entreprise d’être plus profitable, tout au augmentant la satisfaction des clients. Dans la suite de ce chapitre, nous aborderons également le Six Sigma en tant que méthode de gestion tournée vers la satisfaction du client, le rôle du Six Sigma Black Belt et les différents rôles dans l’organisation d’un projet ainsi que les limites du Six Sigma.

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